La crise du COVID-19 fait accélérer la digitalisation du Bâtiment
Le confinement : accélérateur du digital dans le bâtiment ?
Pendant les premières semaines d’arrêt que le confinement a imposé, les entrepreneurs ont pris ce temps de pause forcée pour réfléchir aux problématiques de perte de rentabilité, de suivi de processus archaïque, de lourdeur de gestion techno-administrative ou de transfert d’information d’un autre âge. Ils étaient conscients des symptômes, les reconnaissait à mi-mot, mais surtout, les subissaient depuis des années. Ainsi beaucoup d’acteurs de la filière, ont découvert le digital pour assurer le travail à distance, adapter et maîtriser leur processus et ainsi préparer la reprise plus vive. Les premiers retours ont été révélateur, démontrant que, loin d’être insurmontable ou incompatible avec les métiers de la construction, le digital constituait au contraire une réponse à leurs enjeux
Un enjeu crucial pour répondre aux attentes du secteur
En dehors de certaines solutions de production hors site ou d’impression 3D qui demandent encore des années d’expérimentation pour une industrialisation à grande échelle, il reste une multitude de pistes à améliorer dans les processus globaux. La difficulté à formaliser et transmettre l’information au sein des organisations ou entre les divers intervenants est l’un des freins majeurs à la productivité du secteur. Il est urgent d’évaluer ses pratiques pour s’améliorer, anticiper davantage, mieux se coordonner avec ses partenaires, et répliquer automatiquement ou en partie ce qui peut l’être. Si ces processus de conception et gestions ne sont pas optimisés, la tendance du ralentissement de production due au manque de main d’œuvre va encore s’accentuer. L’accroissent prévu de l’activité (+85% d’ici 2030) ne pourra, paradoxalement, pas être absorbé. Contrairement à certains préjugés, le BTP n’a donc pas vocation à se passer du digital, bien au contraire !
De plus, si on intègre le critère du développement durable avec des nouvelles contraintes qui apparaissent sur toute la chaine de construction, de l’exploitation et du démantèlement, l’innovation devient donc une action à associer. Or seule la coopération des acteurs permettra d’accélérer cette innovation et de pouvoir répondre aux nouvelles réglementations qui se présentent.
Anticiper, coopérer, innover, communiquer et transmettre…
Une grande part de la productivité des projets peut être amélioré en appliquant la méthode LEAN dès le début du projet, lors des phases commerciales, d’études budgétaires, de conception, de planification et de mise en œuvre. L’objet de la gestion d’affaires est d’intégrer des intervenants et de coordonner les étapes en favorisant la collaboration de l’ensembles des acteurs d’un projet dans une logique de capitalisation et d’amélioration continue des données et des pratiques.
Traçabilité, qualité, sécurité et rentabilité retrouvées
Dès aujourd’hui et en attendant la généralisation du BIM, des solutions digitales interconnectées permettent de constituer la colonne vertébrale d’un processus constructif industrialisé de bout en bout. Ces outils à la mise en œuvre simplifiée et accessibles à tous, aident à appliquer des méthodes de travail plus collaboratives et enrichissent les données associées au bâtiment tout au long de son cycle de vie. Enfin, lors de l’exploitation, ils permettent d’intervenir à meilleur escient et de réduire ainsi de 15 à 20 % les coûts de maintenance.
La transition en douceur...
Même si certains acteurs, par leurs métiers, ont plus de capacité à intégrer des nouveaux outils ou processus, il faut garder en mémoire que le BTP est un secteur de traditions, qui valorise particulièrement la compétence et l’expérience individuelle. Le digital constitue donc une vraie rupture culturelle, et il importe de montrer aux intervenants que l’outil ne les prive pas de leur autonomie et de leur savoir-faire, mais, au contraire, qu’il les aide et valorise leurs compétences. La mise en œuvre de solutions digitales à l’ergonomie simplifiée combinée à des processus pilotés permet de passer en douceur le palier de la transition digitale.
En intégrant des solutions digitales pour disposer d’une vision de bout en bout du chantier et d’obtenir l’adéquation optimale entre le besoin exprimé par le client, le projet architectural, le choix des solutions constructives, l’affectation des ressources et, bien sûr, les contraintes économiques, la rentabilité pourrait progresser de 5 % à 13 %. C’est ce futur qui attend le secteur, ceux qui s’engageront sur ce chemin sans plus attendre prendront une avance décisive.
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